Jules était un petit garçon curieux. Dans tous les sens du terme. Il s’intéressait à beaucoup de choses et se posait souvent des questions auxquelles personne d’autres ne pensaient : « Pourquoi on ne peut pas attraper la lumière ? » « Si l’eau est transparente, pourquoi la mer est bleue ? » « Est-ce que ça existe les épinards au goût de fraise ? » Face à ses interrogations, ses copains le plus souvent riaient, ses parents se grattaient la tête, son maître d’école bredouillait et changeait de sujet.
Jules aimait beaucoup les petites bêtes qui volent, qui rampent, qui sautent… Il passait des heures à observer le travail des fourmis ou le tissage de la toile d’une araignée. Il courait aussi souvent après les papillons pour découvrir l’endroit mystérieux où ils se rendaient avec tant de détours.
Parfois, il capturait une petite bête qu’il trouvait particulièrement belle. Il lui donnait de l’eau, des graines, des feuilles ou du chocolat et étudiait son comportement.
Il savait rarement de quelle espèce il s’agissait et quand il posait la question, on lui répondait invariablement : « Bah… c’est un insecte ! ». Alors il leur donnait des noms : Isidore, Euphroisine, César, Eulalie, Gaston… et il leur parlait. Il leur racontait ses secrets en espérant qu’ils leur dévoilent les leurs.
Ses amis à quatre, six ou huit pattes ne vivaient malheureusement jamais très longtemps, alors les classant par couleur, il les collait délicatement sur de jolies feuilles, qu’il cachait dans une boite sous son lit.
En grandissant, Jules découvrit qu’il n’était pas le seul à avoir cette passion et qu’elle pouvait même devenir un vrai métier au nom compliqué : en-to-mo-lo-giste. Evidemment, dans sa petite tête d’enfant, l’idée fit… mouche.